• BEREZINA. N°2/3

                
                   LE CAPITAINE PAULIN

                                                     LE SACRIFICE DES SAPEURS
     

    L'empereur était arrivé dès le début de l'opération avec le général Berthier.  Il se chauffait devant une maison enflammée, les mains derrière le dos, trés calme, les pieds dans la boue. Il y resta tout le temps que dura le travail du pont, regardant mais ne faisant aucune observation. Le pont était au trois-quarts terminé, lorsque l'empereur fut ému enfin du spectacle qu'il avait sous les yeux. Des soldats qui sortant de l'eau glacée, venaient se réchauffer devant la maison enflammée. Ils recevaient un peu d'eau de vie, quelques temps aprés saignaient du nez et tombaient raides morts à ses pieds. Ces braves étaient immédiatement remplacés par d'autres héros qui malgré la mort de leurs camarades et une mort certaine pour eux, se présentaient non par ordre, mais volontairement, tant était sublime le dévouement de ces hommes. Napoléon désirant vivement voir finir cette scène navrante et pressé de voir sa fidèle armée en sureté, envoya le major-général prince Berthier sur le chantier pour en connaitre l'avancement en lui prescrivant de lui conduire l'officier qui le dirigeait.

    Cet officier était le capitaine PAULIN, un capitaine du génie trouvé sous la main avec l'avant garde. Aprés le salut militaire, l'empereur le regarda fixement en face, lui demanda tranquillement et avec simplicité si le pont serait bientot en état de livrer le passage à l'armée. L'officier répondit qu'on ne perdait pas un instant parce que chacun sentait que de ce travail dépendait le sort de l'armée toute entière.

    Berthier prit la parole pour dire qu'il pensait qu'on n'employé pas assez de  travailleurs. Le capitaine répondit que le pont étant étroit, vu les les petites dimensions des bois qu'on avait mis à sa disposition, les ouvriers présents étaient déjà génés; que si l'on augmentait le nombre, l'encombrement et la confusion augmenterait encore et que la besogne irait moins vite. Napoléon écoutait tranquillement, les yeux toujours fixés sur le capitaine, et pour toute réponse, fit un signe de la tete approbatif. Il ordonna à cet officier de retourner à son poste, de presser la besogne et de prévenir le Maréchal Oudinot aussitot que le passage pourrait etre ouvert. Une heure après le pont était pret.

    ( A suive, cliquez ici)

    REFERENCE:
    Mémoire du colonel PAULIN - 1863.

     
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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Octobre 2009 à 12:00
    Quelles étaient alors les pensées intimes de Napoléon ? Prenait-il conscience du désastre dans lequel il avait entraîné des milliers d'hommes pour sa gloire personnelle ?
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