• EPISODE 9: Corsaire certes, mais gentleman, surtout avec les dames...

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    Un immense hourra répond à ces paroles, et Surcouf est obéi : le carnage cesse aussitôt. Seulement nos matelots excités par le combat se souviennent de la promesse qui leur a été faite avant l'abordage : ils ont droit à deux heures de la part du diable ! Ils s'élancent donc dans l'entrepont, et se mettent à enfoncer et à piller les coffres et les colis qui leur tombent sous la main.

    Surcouf, qui entend les plaintes que poussent les malheureux Anglais en se voyant dépouillés de leurs effets, devine ce qui va se passer, et un nuage assombrit son front. Il est au moment de s'élancer, mais il retient.

    - La parole de Surcouf doit être toujours une chose sacrée mes amis ! nous dit-il en étouffant un soupir.

    Quelques minutes s'écoulent et le bruit continue ; seulement cette fois des cris de femmes se mêlent aux clameurs des pillards.
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    - Ah ! Mon Dieu ! J’avais oublié la plus belle partie de notre conquête, nous dit Surcouf. Allons à leur aide mes amis...


    Nous suivons aussitôt notre capitaine, et nous arrivons devant les cabines occupées par les Anglaises : ces dames, effrayées du tumulte qui s'est rapproché d'elles, demandent grâce et merci...

    Surcouf les rassure, leur présente ses respectueux hommages avec tout le savoir-vivre d'un marquis de l'ancien régime, s'excuse auprès d'elles du débraillé de sa toilette, s'inquiète de leurs besoins, et ne les quitte qu'en les voyant redevenues calmes et tranquilles. Toutefois, quoique pas un homme de notre équipage n'ait certes songé à abuser de la position de ces passagères, Surcouf place, par surcroit de précaution, des sentinelles aux portes des cabines qu'elles occupent, en leur donnant pour consigne de tirer sur le premier qui voudrait pénétrer chez les Anglaises.

    livre14.jpgParmi ces dames qui, une fois rendues à la liberté et à leurs familles, s'empressèrent de reconnaitre avec autant de bonne foi que de reconnaissance les respectueux empressements dont elles avaient fait l'objet, se trouvait une princesse allemande, la fille du magrave d'Anspach, qui suivait dans l'Inde son mari, le général Saint-John.


    Du reste, je ne dois pas oublier d'ajouter que pas un homme de notre équipage ne songea un instant à s'emparer des objets, et il y en avait de fort riches et de grande valeur, qui se trouvaient dans les cabines des passagères. Quant aux deux heures de la part du diable, Surcouf par ses simples exhortations, car il avait donné sa parole, je l'ai dit, et ne pouvait revenir sur cette promesse, trouva moyen de les réduire considérablement, presque de les annuler.

    Pendant que le chirurgien-major de La Confiance, M. Lenouel de Saint-Malo s'occupe à soigner les blessés, et que l'on s'empresse de dégager les grappins et l'ancre qui enchainent encore notre navire au bâtiment anglais, Surcouf fait venir devant lui le second du Kent pour lui demander des explications, et voici ce que nous apprenons:

    En juillet 1800, les deux vaisseaux de la compagnie anglaise des Indes The Kent et The Queen, tous deux de 1500 tonneaux et montant chacun 38 canons, transportaient plusieurs compagnies d'infanterie et différents officiers et passagers à Calcutta, lorsque, se trouvant dans la baie de San-Salvador, au Brésil, le feu se déclara à bord du Queen, qu'il consuma entièrement. Son compagnon de route, The Kent, recueillit alors à son bord deux cent cinquante marins et soldats du vaisseau incendié, ce qui porta son équipage à 437 combattants, sans compter le général Saint-John et son état-major.

    A SUIVRE, 

    ANNECDOTE : Le général Saint-John deviendra un grand ami de SURCOUF et sera meme invité aux funérailles de celui-ci en compagnie de Louis Garneray. ( mais ceci est une autre histoire...)

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  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Février 2010 à 12:00
    BONJOUR PAPYMARTIAL.Temps mitigé chez nous.Bonne journée et amitiés de Picardie
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